Cet air qui m'obsиde jour et nuit, cet air n'est pas nй d'aujourd'hui.
Il vient d'aussi loin que je viens, traоn par cent mille musiciens.
Un jour, cet air me rendra folle cent fois j'ai voulu dire "pourquoi ?"
Mais il m'a coupй la parole Il parle toujours avant moi et sa voix couvre ma voix.

Padam... padam... padam... Il arrive en courant derriиre moi.
Padam... padam... padam... Il me fait le coup du "souviens-toi..."
Padam... padam... padam... C'est un air qui me montre du doigt
Et je traоne aprиs moi comme un drфle d'erreur cet air qui sait tout par coeur.

Il dit : "Rappelle-toi tes amours. Rappelle-toi puisque c'est ton tour.
'Y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas avec tes souvenirs sur les bras..."
Et moi je revois ceux qui restent mes vingt ans font battre tambour.
Je vois s'entrebattre des gestes, toute la comйdie des amours sur cet air qui va toujours.

Padam... padam... padam... Des "je t'aime" de quatorze-juillet,
Padam... padam... padam... Des "toujours" qu'on achиte au rabais,
Padam... padam... padam... Des "veux-tu", en voilа par paquets,
Et tout зa pour tomber juste au coin d'la rue sur l'air qui m'a reconnue.

Coutez le chahut qu'il me fait.
Comme si tout mon passй defilait.

Faut garder du chagrin pour aprиs.
J'en ai tout un solfиge sur cet air qui bat...
Qui bat comme un coeur de bois...

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