Из альбома: Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant

Tu n'as plus sous toi qu'un sous pull vert
Et tu cherches ta clope qui est sous ton nez
Moi je suis sur le pieu nu comme un ver

A regarder ton sexe se déplacer

La lumière du salon éclaire la chambre
La flamme du briquet allume tes yeux
Et tu souffles vers le ciel, tu te cambres
Tu es très belle et je me sens très vieux

Ta culotte, petite boule traîne au pied du lit
Pour fumer, tu t'assieds sur des draps blancs
Je t'effleure juste le dos et tu souris
Un sourire de chaleur, tranquille et puissant

Tu te relèves comme un ressort pour écraser ta clope
Tu lèves tes bras et ton sous pull s'envole
Je vois tes seins de neige en kaléidoscope
Et ton nombril tendu demande son obole

J'ai chopé une cheville, et je tire un bon coup
Tu t'étales sur moi en un rire de môme
Nous sommes têtes bêches, ta cuisse dans mon cou
J'ai ta fesse, la gauche, dans ma paume

Tu pivotes en silence, et si doucement
Nos peaux s'échangent, se frottent, se croisent
J'ai maintenant ta langue qui force mes dents
Je la reçois ému, elle sent la framboise

Mes doigts courent dans ton dos, de ton cou à la raie
Je ne peux m'empêcher d'avoir le premier râle
Tu me regarde, heureuse et fière de ton effet
Je te serre à briser ta colonne vertébrale

Nous ne sommes plus qu'un être, aux souffles mélangés
Tu as frémi d'une épaule et mon sexe a durci
Ta langue suit mon torse et je suis terrassé
Elle descend à mon ventre, et je réponds d'un cri

Je te soulève et te mets sur le dos
Je dévore tes seins comme un repas de fête
Tu soupires en cadence et c'est le crescendo
Ta main crispée a agrippé ma tête

Tu la pousse impatiente vers ton triangle d'or
Et mes mains sous tes cuisses, j'exhausse ton souhait
Dans tes humidités, je lèche et je mords
Ton sexe est comme une forge et ma bouche un soufflet

Tu te redresses alors, m'entourant de tes bras
Et je sens tes cheveux qui frottent dans mon dos
Tu m'appelles doucement et me tires vers toi
Je te bouscule un peu et t'embrasse au kilo

Tu me pousse en douceur, je murmure « tu es belle »
Tu es au dessus de moi, tendue sur tes deux bras
Tu brilles dans l'ombre pâle et tu sens la cannelle
Tes yeux me dévisagent et glissent vers le bas

Ils fixent mon piquet qui palpite impatient
Reptile, tu es dessus et ta bouche l'entoure
Mes mains agrippent tes cheveux en criant
Tes lèvres entre deux tours, me disent des mots d'amour

Je ne veux pas tout de suite et je te tire vers moi
Nos langues se rejoignent et nos mains sont fébriles
Tu t'accroches, naufragée, à ma paire de noix
Mon pouce joue, habile, de ton bouton fragile

Mon index en orbite autour de ton cratère
Tu t'accroupis sur moi, en gémissements sourds
Tu as chopé mon sexe qui demande la guerre
Et c'est toi qui l'enfiles et qui te fais l'amour

Je pilonne ton bassin comme un taureau furieux
Tu resserres tes jambes, rien ne te désarçonne
Et brusquement tout sort, tel un volcan en feu
Tu hurles ta victoire, moi aussi, je ronronne

Et nous restons tendus dans un film arrêté
Puis tout doucement nous glissons l'autre vers l'un
Nos coeurs sont en rythme et nos mains accrochées
La mort pourrait venir, ça ne serait rien

On se frotte la joue comme deux petits chatons
J'ai tes jambes dans les miennes, bien au chaud
Je te demande, inquiet, si tu as trouvé ça bon
Tu souris sans répondre et je me sens idiot

Une bise sur le nez est le signe de la fin
Tu t'étire magnifique, te remets contre moi
Je cale une de mes mains sur l'un de tes seins
Il faut dormir maintenant, le matin est déjà là ...

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