Quid ?

Il a frappé à ma porte

Et moi j’ai ouvert.
Quand donc étais-ce ? Qu’importe ?
L’été ou l’hiver.
Il est entré sans mot dire,
Sans se présenter.
Bref, j’aurais pu le maudire,
Je l’ai accepté.

Pour partager mon potage,
Je l’ai fait asseoir.
Venait-il de loin ? Quel âge,
Pouvait-il avoir ?
Je m’interrogeais : « Qui est-ce ? »
-Il semblait très las –
« Se peut-il que je connaisse
Ce visage-là ? »

Je lui ai lu les nouvelles,
N’en faudrait pas plus
Pour se brûler la cervelle
Sans avoir tout lu.
Et la télé n’était guère,
Mieux, quel horizon !
On va de drames en guerres,
De guerres en prisons.

Il a haussé les épaules,
L’air très affecté.
Il était, comme un vieux saule,
Un peu plus voûté.
Il m’a tendu, en hommage,
Une main meurtrie.
Il a murmuré « Dommage »,
Puis il est parti.

Depuis je pense sans cesse,
A cet étranger.
Je m’interroge : « Qui est-ce ? »
Il m’a dérangé.
Mon voisin à qui j’en cause,
Et qui l’aperçut,
Me dit – mais c’est hors de cause-
« Si c’était Jésus ? »
« Si c’était Jésus ? »

(Merci à Alain Tarnaud pour cettes paroles)

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