Из альбома: Post Mortem

Hier, j'ai croisé mon voisin,
Et j'lui ai dit d'un ton serein :
"Salut voisin, joyeux Noël !"

'M'a répondu : "D'e koâ j'me mêle ?!
C'est pas tes sentimens chrétiens
Qui m'feront oublier qu'j'ai rien !
Là, j'vais dans un resto du coeur
M'avaler un morceau d'rancoeur...
Si tu veux tu viens avec moi,
Car après on tir'ra les rois
Pour savoir qui on va bouffer
Une foi qu'les fêtes seront passées !"
"Moi, c'est tous les jours qu'j'ai les crocs
Et qu'y a que dall' dans mon frigo !
J'ai pas seul'ment faim en hiver,
Et ça, y faudra p't'êtr' s'y faire !
'N'en déplaise à tous ces bourgeois
Qui croient qu'j'hiberne pendant neuf mois
Qui ne sont que la gestation
D'un prochain hiver à la con
Ou on sera encore en rade
A se les g'ler comm' des malades !
Car vous allez nous oublier
Dès qu'le soleil s'ra réveillé !"
"'T'es content on a des restos
Où on peut claper des fayots !
Tu parles de collaboration,
Moi, ça m'rappelle l'occupation
Où pour une patate ou deux,
toute la journée On f'sait la queue !"
Là, j'ai pas su trop quoi répondre,
J'ai même cru qu'il allait me tondre !
Il m'a arraché mon sapin
Et l'a broyé dans ses grosses mains !
"Regarde, connard, joyeux noël !
Plante-le d'ma part dans ta poubelle !..."

(Merci à loran pour cettes paroles)

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