Album: L'Entre-Mondes

Voilà... L'histoire va pouvoir commencer
Elle conte le sort
D'un jeune garçon triste et solitaire
Qui n'arrive pas à jouir de sa réalité
Mais regardez-le qui court sans sa peau
Vers les portes de l'Entre-Mondes
Avant l'aube, il va mourir
Et rien ni personne ne pourra le sauver
Vous qui n'avez pas à périr ce soir
Ceux qui vont mourir vous saluent
Mais avant, vous entendrez peut-être
Enfin, si vous tendez l'oreille
Qu'en réalité "aimer" est un conte cruel

"Tu entendras si tu tends l'oreille...
- Qu'est ce que tu dis ?
- J'disais.... c'est encore loin Marraine ?
- Mais non on y est...
Remets ta robe en place mon garçon !"

Le long des tableaux
Où valsent les anciens
Le vin coule à flots
Luminaires, blanches mains
Dans les robes oblongues
Baguette à la main
Chairs sombres aux chants noirs
Me toisent d'un air hautain :
"Tu entendras si tu tend l'oreille
Qu'au bal des sorcières
Aimer est un conte cruel"

Sur enceintes endiablées
Des sorcières dénudées
Aux nez aquilins, divinement sucrés
Jettent de la poudre de peau aux yeux
Et en chat de Cheshire
Sourient jusqu'aux cieux :
"Tu entendras si tu tends l'oreille
Qu'au bal des sorcières
Aimer est un conte cruel"

Tous les miroirs mentent
Rient de ma triste apparence
"Comme vous êtes charmant !"
Reflètent-ils en chœur
Car on ne voit bien qu'avec un leurre

Alors qu'un chandelier propose en chancelant :
"Acide ? Mandragore ? Un assortiment ?"
Les murs dansent, dansent en zinzoline
Et leur chœur de pierre murmure ma ruine :
"Tu entendras si tu tends l'oreille
Qu'au bal des sorcières
Aimer est un conte cruel"

Entourée d'un harem d'hommes-friandises
Une jeune fille attise des guerres de convoitises
Dans mon aquarium, je vois nager la belle
Son sourire d'opium noierait toutes mes peines
Tant que quelques vampires
Se croquent pour le plaisir
De cours en corridors je ne fais que la suivre
Des araignées rient comme des folles au plafond
Tissent un conciliabule et susurrent à mon nom :
"Tu entendras si tu tends l'oreille
Qu'au bal des sorcières
Aimer est un conte cruel"

Tous les miroirs mentent
Rient de ma triste apparence
Mais je rêve d'un tandem sur un requiem
Quand l'orchestre funeste
Entame un nouveau thème

"- Euh Marraine, tu sais qui est cette personne ?
- Hum... Oui... C'est la Sorcière Dionysiaque mon garçon,
On dit qu'elle détourne les sens,
Les perceptions et qu'alors l'horreur apparaît telle qu'elle est vraiment
- Hum oui mais sous les paillettes et les voiles, il y a toujours un cœur qui bat Marraine...
- Je t'aurai prévenu... Hum !
- Voulez vous danser ?"

Je peux attraper les nuages
Me rendre minuscule
Stopper le cours de la nature
Voyager n'importe où
Dans l'espace et le temps
Me rendre invisible et parler aux serpents
Marcher sur l'eau, changer le pain en or
Percevoir d'autres mondes
Et même appeler les morts
Je peux dire NON
A tout ce que je n'aime pas
Ressentir et Mourir !

Mais tous les miroirs mentent
Rient de ma triste apparence
Pendant que la grande, la petite en chœur
Sonnent l'éloge de la treizième heure

Comme dramatique, le jour s’élève
Et s'estompe ton emprise
S'efface la cour, les murs s'effondrent
Mais au fond pourquoi fuir ?
A la clairière, le soleil brûle
Les tours des buildings brillent
Rue de la performance
Carrefour du conformisme
Les bons esprits dansent et m'abîment
Je ne ressens plus, emmène moi ma belle
Car aujourd'hui je plie
Sous l'adulte ère, saoul d'amour amers
Le cœur fade et flétri
Dans les hautes sphères, on nous pousse
Dans une guerre du tous contre tous
Et on signe l’Égide, et on soigne ses rides
Souriant à nos reflets de vide,
Elle , elles savoure, elle gaspille
L'horizon se vendrait pour qu'elle l'admire
Un souffle d'émeraude entre mes lèvres
Et la Sorcière Divine m'envoie en Enfer
Dans mes veines volcaniques et démentes
Jaillissent des poissons
De passions dissidentes
Et mes yeux violets leur sourient
Trois caméléons qui s'extasient
Et les frees et le son
Et cette putain de vie oubliée pour de bon...
(Turn on, Tune in, Drop out)
"Bienvenue au bal des Sorcières !
Vous prendrez bien un verre ?!"
Me dit un chat noir à l'humeur impassible
En sortant d'un mur
Car rien n'est impassable

Et pendant un instant rien à foutre de rien
Je vois la fée marraine
Qui marient les destins
Mes amantes, mes ennemis confondus
Je brûle les rétines de chaque inconnue
J'explose d'amour, ressens chaque onde
Peux me sentir baiser avec le monde
Sur moi les yeux sémillants de la cou
La réalité est le seul frein à l'amour

(Merci à Alison pour cettes paroles)

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