Je suis allé à la boutique, la boutique fantastique
J'ai dit «prenez, élisez-le tous » ceci est mon curriculum vitae, livré pour vous
J'ai dit « cherchez-vous encore des gens, pour vomir sur vos clients ? » Car temps partiel ou plein temps, moi je serai toujours présent, prêt à l'attaque, prêt à répliquer, la bouche bien ouverte, l'estomac bien rempli, j'ai dit « cherchez-vous encore des gens, pour vomir sur vos clients ? »

Je travaille à la boutique, la boutique fantastique
Ici on revend les regrets pour une somme modique
Tout y est nouvellement pareil
C'est comme un grand trou de soleil
On y trouve même malgré nous des fleurs et des abeilles
Qui ne piquent pas, non, qui ne piquent pas

Je regrette encore l'achat de ces souvenirs, de ces belles images que j'espérais si douces
Mort aux oiseaux qui ne volent pas, mort à ces soirées gaspillées
Mort à ces regrets qui nous grugent de l'intérieur, l'intérieur, l'intérieur, l'intérieur

Je suis allé à la boutique, la boutique fantastique, et malheureusement, aujourd'hui ben j'y travaille. Je trouve ça très emmerdant mais il y a quelque chose de pratique
C'est qu'à chaque fois que je vomis, ben le client sourit.
Ca vous étonne, hein ? Ben moi ça ne m'étonne plus du tout
Car j'ai compris pourquoi le client sourit
C'est qu'il ne peut faire autrement, devant tant de grandeur, devant tant de beauté, devant tant de spaciosité intérieure. Alors c'est pourquoi même le visage tapissé de vomissures, le client sourit, sourit encore et encore jusqu'à sa mort, car il ne peut faire autrement, parce que je suis le plus élégant, oui le plus élégant.

Je travaille à la boutique, la boutique fantastique
Ici on revend les regrets pour une somme modique
Tout y est nouvellement pareil
C'est comme un grand trou de soleil
On y trouve même malgré nous une pierre sous le soleil
Qui ne brûle pas, non, qui ne pleure pas.

(Merci à Serge pour cettes paroles)

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