Elle habitait rue des Martyrs
Y'en a qui sont prédestinés
On pourrait même dire qu'ils attirent

Le malheur sitôt qu'ils sont nés
Elle s'appelait Marie-Mad'leine
C'était une fleur de péché
D'un père pêcheur à la baleine
Et d'un' mère naine abandonnée

Elle gagnait sa vie dans la rue
En vendant des marrons grillés
Et parfois son fruit défendu
Mais seulement les jours fériés
Elle chantait à pleine voix
Les mains vides pour quelques piécettes
Des chansons d'amour d'autrefois
Avec sa voix de sourde muette

Mais elle s'est éteinte
Le jour de sa mort
C'était presqu'une sainte
J'en ai du remords
Lorsque je repense
A ce jour fatal
C'est une vraie souffrance
Ah oui ça fait mal

Je passais par là par hasard
Il faut bien aller quelque part
Lorsque j'ai vu son triste enfant
Avec ses deux fers en fer blanc
Il se traînait dans sa carriole
Le tronc posé sur des haillons
Et sous les boutons de variole
On pouvait voir ses yeux mignons

En voulant lui donner cent sous
J'me suis pris les pieds dans les roues
Et j'ai fait tomber dans l'charbon
La pauvre Marie-Madelon
C'est en entraînant le vieux poêle
Qu'elle s'est brûlée jusqu'à la moelle
Et qu'elle mourut c'est pathétique
Poussant un contre ut fatidique

Oui elle s'est éteinte
Le jour de sa mort
C'était presqu'une sainte
J'en ai du remords
Lorsque je repense
A ce jour fatal
La cheville me lance
Ah oui ça fait mal!


(Grazie a anemone per questo testo)

Comments